Les blessures d’enfance laissent souvent des traces invisibles… qui peuvent ressurgir des années plus tard, au cœur même de la relation amoureuse. En thérapie de couple, il est fréquent de constater que des conflits conjugaux apparemment “actuels” prennent racine bien plus loin : dans des expériences précoces de rejet, d’abandon, de non-reconnaissance ou de violence. Comprendre l’existance d’un trauma d’enfance, c’est déjà un pas important vers une vie affective plus saine.
Voici 7 signes que votre passé d’enfant influence (encore) votre vie de couple aujourd’hui.
1. Vous avez peur de dire ce que vous ressentez
Si vous avez grandi dans un environnement où les émotions n’étaient pas accueillies ou respectées, il se peut qu’aujourd’hui vous ayez du mal à parler de ce que vous ressentez. Cette retenue peut créer des malentendus, voire une distance dans la relation. Vous avez peut-être appris qu’exprimer vos besoins n’était “pas utile” ou même “dangereux”. Résultat : vous vous taisez, mais la frustration grandit.
Les études montrent que les personnes ayant subi une négligence émotionnelle dans l’enfance présentent souvent une alexithymie partielle : une difficulté à identifier, nommer et partager leurs émotions. Cela fragilise la communication affective du couple.
2. Vous êtes hypersensible au rejet ou à la critique
Un partenaire qui vous fait une remarque… et c’est l’effondrement intérieur. Ou la colère. Cette réaction forte et immédiate peut être un écho d’expériences passées où l’enfant que vous étiez ne se sentait pas aimé inconditionnellement. Ce n’est pas “trop d’émotion” : c’est souvent une émotion ancienne, qui se réactive dans l’ici et maintenant.
John Bowlby, père de la théorie de l’attachement, a montré qu’un attachement insécurisant dans l’enfance (anxieux ou évitant) pouvait mener à des réactions disproportionnées à l’âge adulte dès que l’on perçoit un danger dans le lien (même minime).
3. Vous avez tendance à vouloir tout contrôler
Le besoin de tout anticiper, organiser, vérifier… est parfois un mécanisme de défense mis en place très tôt pour survivre à un environnement instable ou imprévisible. Dans le couple, ce contrôle peut créer de la tension, car il donne peu d’espace à l’autre pour être lui-même.
Selon la TCC, ce comportement est une tentative de régulation anxieuse. Mais dans le couple, il peut générer de la rigidité et empêcher l’autre d’exister librement dans le lien.
4. Vous évitez les conflits à tout prix
Si, enfant, vous avez été confronté à des disputes violentes ou à des climats familiaux pesants, vous avez peut-être développé une peur excessive du conflit. Dans le couple, cela peut vous amener à fuir les discussions importantes, à minimiser vos besoins ou à faire semblant que tout va bien. Mais à long terme, cela crée une fausse harmonie, qui peut exploser un jour.
D’après la thérapie des schémas (Young), ce type de comportement peut venir de “schémas précoces inadaptés” liés à l’enfance, comme l’abandon ou la soumission.
5. Vous vous sentez souvent seul(e), même à deux
Certaines personnes décrivent un sentiment de solitude intense au sein de leur relation. Ce n’est pas forcément un manque d’amour de la part de l’autre, mais plutôt la résurgence d’un sentiment d’abandon vécu dans l’enfance. Tant que cette blessure n’est pas reconnue, elle peut s’inviter subtilement dans le lien.
Des études longitudinales montrent que les adultes ayant vécu une négligence affective précoce perçoivent plus souvent leur relation comme insatisfaisante, même quand le partenaire est investi.
6. Vous rejouez toujours les mêmes scénarios relationnels
Vous avez l’impression de tomber toujours sur des partenaires “froids”, “indisponibles”, “envahissants” ? Ces répétitions peuvent indiquer une dynamique inconsciente issue de votre histoire. C’est le fameux « triangle de l’amour » en thérapie de couple, où notre lien avec nos figures parentales influence nos choix affectifs.
La thérapie analytique de couple met en lumière comment le choix du partenaire est rarement un hasard : nous sommes inconsciemment attirés par des dynamiques familières, même si elles sont douloureuses. C’est ce que l’on appelle le “triangle de l’amour”.
7. Vous avez du mal à faire confiance pleinement
Accorder sa confiance suppose une certaine sécurité intérieure. Si cette sécurité de base n’a pas été construite dans l’enfance, cela rend plus difficile l’ouverture sincère à l’autre. Vous pouvez alors osciller entre méfiance, jalousie, ou retrait émotionnel.
La recherche montre que les personnes ayant subi un traumatisme dans l’enfance ont une activation plus forte de l’amygdale (zone liée à la peur), ce qui peut perturber l’évaluation des intentions du partenaire et réduire la capacité à construire un lien sécurisant.
Ce que vous pouvez faire
D’abord, reconnaître ces signes sans jugement. Ces mécanismes se sont construits pour vous protéger. Ils ont été utiles, autrefois. Mais aujourd’hui, ils peuvent freiner votre bonheur relationnel.
Ensuite, vous pouvez vous offrir un espace thérapeutique pour explorer ces liens entre passé et présent, identifier vos schémas relationnels, et vous en libérer progressivement.
La thérapie de couple, intégrant une approche analytique ou centrée sur l’attachement, est particulièrement indiquée pour reconstruire un lien plus sain — ensemble, à deux, en conscience.
Et si on en parlait ensemble ?
Vous vous reconnaissez dans certains de ces points ? Sachez que vous n’êtes pas seul(e). La thérapie peut vous aider à comprendre, à apaiser, à transformer. Je vous propose de faire un point ensemble, en toute bienveillance.
👉 Prenez rendez-vous pour une première séance ou contactez-moi directement pour en savoir plus.
Qui est suis-je?
Je suis Fanny Clair, Française vivant au Brésil depuis 2014. Mariée et maman de deux jeunes enfants, je suis psychanalyste spécialisée dans les questions féminines, sexologue et thérapeute de couple.
Au sein de ma pratique, j'associe la psychanalyse et la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour offrir un accompagnement efficace.
Par ailleurs, je suis la fondatrice du blog "Savoir Collectif", où je partage des réflexions et des ressources sur le bien-être émotionnel.
Quelques uns de mes ouvrages
Pour aller plus loin, voici quelques références utiles sur le sujet :
[Inserm]. Psychotraumatismes : conséquences sur la santé mentale. Disponible sur : https://www.inserm.fr/dossier/psychotraumatismes/
[Psychology Today]. Childhood Trauma and Adult Relationships. Disponible sur : https://www.psychologytoday.com/us/blog/finding-love/202002/childhood-trauma-and-adult-relationships
[Psychologies France]. Guérir de ses blessures d’enfance. Disponible sur : https://www.psychologies.com/Therapies/Psychanalyse/Articles-et-Dossiers/Comment-guerir-de-ses-blessures-d-enfance
Le trauma d’enfance ne disparaît pas simplement avec les années. Il s’inscrit dans le corps, dans la mémoire émotionnelle, dans les relations intimes. Beaucoup de personnes ignorent que leurs difficultés conjugales actuelles sont liées à un trauma d’enfance. Ce dernier peut prendre différentes formes : négligence, violences, rejet, instabilité affective ou parentification.
Ce trauma d’enfance peut générer une peur chronique de l’abandon ou un besoin excessif de contrôle, qui se rejoue sans cesse dans le couple. La bonne nouvelle, c’est qu’identifier un trauma d’enfance est le premier pas vers sa transformation.
Dans ma pratique en thérapie de couple, je constate que le trauma d’enfance influence profondément la manière dont les partenaires s’aiment, se disputent et se réconcilient. Lorsqu’un trauma d’enfance n’a pas été reconnu, il surgit souvent dans des réactions disproportionnées, des malentendus ou des silences prolongés.
Il peut créer une tension invisible dans le lien, comme si une partie de la personne restait en mode survie. Le trauma d’enfance peut aussi affecter la confiance, l’intimité et la capacité à exprimer ses besoins. C’est pourquoi il est essentiel d’aborder le trauma d’enfance dans un cadre thérapeutique sécurisé.
Comprendre son trauma d’enfance, ce n’est pas accuser ses parents, ni se victimiser. C’est reconnaître que certaines expériences précoces ont pu limiter notre capacité à construire un lien amoureux stable. Le trauma d’enfance peut être travaillé, apaisé, intégré. Grâce à une thérapie adaptée, il devient possible de sortir des schémas répétitifs, de créer une relation plus consciente, plus libre.
Le couple peut alors devenir un espace de réparation, et non de répétition. Si vous soupçonnez que votre trauma d’enfance interfère avec votre vie affective, je vous invite à en parler. Le trauma d’enfance ne vous définit pas : c’est un chapitre de votre histoire, mais ce n’est pas la fin de l’histoire.







