Le rôle du père dans les premiers mois du bébé : comment trouver sa place dans la relation parentale ?
Devenir parent, c’est une transformation profonde. Mais cette transformation ne se vit pas de la même manière pour la mère et pour le père.
Souvent, la mère “entre” dans ce rôle dès la grossesse. Son corps change, son attention se tourne déjà vers l’enfant à venir. Elle se prépare, consciemment ou non.
Le père, lui, peut se sentir en décalage. Pas parce qu’il s’en fiche. Mais parce que la réalité de la paternité lui paraît parfois plus floue. Plus lointaine.
Et pourtant, son rôle est fondamental — dès les premiers jours, dès les premières nuits.
Pourquoi certains pères se sentent “à côté” au début ?
Dans les premiers mois du bébé, beaucoup de choses tournent autour de la mère : l’allaitement si c’est le choix fait, le lien peau à peau, les premiers soins…
Le père peut alors avoir l’impression qu’il ne sert “à rien”, qu’il est là pour “aider” — mais que le vrai lien, c’est entre la mère et l’enfant.
Ce sentiment peut être renforcé par la fatigue, la pression du travail, les pleurs du bébé qu’il ne sait pas toujours comment apaiser… ou par le fait que la mère semble tout gérer, sans vraiment laisser de place.
Mais ce décalage n’est pas une fatalité. Et non, le père ne doit pas être en retrait. Il a toute sa place — si on lui permet de la prendre, et s’il ose la prendre.
Non, on ne laisse pas le bébé pleurer
L’idée selon laquelle un père “attend que la mère intervienne” est dépassée.
Il peut (et devrait) être le premier à aller voir ce qui se passe, à prendre l’enfant dans ses bras, à proposer un biberon si ce n’est pas un allaitement exclusif.
Être là pour l’enfant ne veut pas dire “remplacer” la mère. Cela veut dire co-construire une parentalité partagée, où chacun agit avec douceur et réactivité.
Ce que la mère peut faire pour que le père trouve sa place
Sans culpabiliser, ni se forcer à déléguer ce qu’elle ne souhaite pas, une mère peut :
Exprimer clairement ce qu’elle attend, sans ironie ou accusation.
Accepter que l’autre fasse différemment : c’est le lien père-enfant qui se construit, pas une copie du sien.
Faire confiance même dans les maladresses : tout le monde apprend.
Et surtout : éviter les critiques frontales. Une remarque constante ou une mise en doute de ses gestes peut vite décourager.
Rappelons que la mère doute souvent déjà d’elle-même — ce dont elle a le plus besoin, c’est de soutien et d’écoute.
Ce que le père peut faire pour s’ancrer dans sa fonction
Être présent. Même maladroit, même fatigué, être là crée du lien.
Créer ses propres moments avec l’enfant : un portage, une promenade, une berceuse…
Ne pas attendre qu’on lui dise quoi faire. Il peut proposer, anticiper, prendre des initiatives.
Et surtout, ne pas critiquer la mère. Pas pendant une montée de larmes, pas quand elle doute.
Si ce n’est pas pour être constructif, mieux vaut parfois se taire et simplement être là. C’est déjà énorme.
Je dirais presque que la mère est là pour l’enfant, et le père est là pour la mère.
Je me souviens de pleurer de gratitude juste parce que j’avais reçu un compliment de mon mari, lors des premiers mois de mon premier bébé, remplie d’émotions contradictoires. Et ça, ça m’a vraiment, mais vraiment aidé en tant que mère.
Le post-partum existe aussi pour le père
On parle souvent — à juste titre — du post-partum maternel. Les hormones, les douleurs physiques, les chutes d’humeur, les larmes inexplicables, l’épuisement, la peur…
Mais il existe aussi un post-partum paternel, bien que moins étudié. Certains pères vivent un grand bouleversement émotionnel.
Ils peuvent ressentir une pression immense, une perte de repères, un sentiment d’inutilité, de frustration ou même de rejet.
Ils peuvent se sentir seuls, dépassés, en colère, ou honteux de ne pas “être heureux” à l’arrivée du bébé.
Ce n’est pas un caprice. C’est un vrai vécu. Et il mérite aussi d’être accueilli, écouté, accompagné.
Le rôle du père, c’est aussi de prendre soin de la relation
L’arrivée d’un enfant bouleverse le couple.
Le rôle du père n’est pas uniquement envers l’enfant. C’est aussi d’être un partenaire, un co-parent.
Écouter. Proposer. Soutenir. Dire quand ça ne va pas. Chercher ensemble des solutions.
Pas pour accuser, mais pour créer un lien d’équipe, là où chacun peut s’exprimer sans peur.
🧡 Si vous vous sentez perdus dans ce nouveau rôle, si vous avez l’impression que la communication est devenue difficile dans le couple, la thérapie peut vous aider.
Un espace pour dire, pour se comprendre, pour reconstruire du lien — chacun dans sa place.
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Qui est Fanny Clair?
Je suis Fanny Clair, Française vivant au Brésil depuis 2014. Mariée et maman de deux jeunes enfants, je suis psychanalyste spécialisée dans les questions féminines, sexologue et thérapeute de couple.
Au sein de ma pratique, j'associe la psychanalyse et la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour offrir un accompagnement efficace.
Par ailleurs, je suis la fondatrice du blog "Savoir Collectif", où je partage des réflexions et des ressources sur le bien-être émotionnel.

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